#Un mois au Japon·Littérature japonaise·Manga

Le vieil homme et son chat

Dans une petite ville côtière japonaise, loin du fracas des grandes villes, la vie s’écoule paisiblement pour ceux qui ont choisi de rester au calme. Il y a plus de personnes âgées que de jeunes gens, ces derniers attirés par les mégalopoles japonaises et leurs perspectives alléchantes quittent la quiétude provinciale pour travailler au loin.

En bord de mer, dans ce coin tranquille, un vieil homme et son chat prennent le temps de vivre et de vieillir. Leur quotidien est fait de joies simples, chacun veillant sur l’autre.

Daikichi est veuf depuis quelques années, il est instituteur à la retraite et n’a jamais quitté sa petite ville côtière. Avec son épouse, dite Mémé, il a recueilli un chaton, devenu un bon gros chat placide, appelé Tamasaburô en hommage au célèbre acteur Tamasaburô Andô que Mémé admirait beaucoup. Mais tout le monde l’appelle Tama. Il coule des jours paisibles au rythme de ses promenades quotidiennes au cours desquelles vieux souvenirs, anecdotes amusantes remontent à la surface. Daikichi, finalement, se débrouille bien malgré son veuvage, lui qui ne s’occupait de rien à la maison, il cuisine, il fait ses courses, son ménage et a refusé d’aller vivre chez son fils et sa belle-fille. Il essaie de cuisiner comme son épouse avec plus ou moins de réussite.

Les chats sont présents à chaque page, tels des divinités bienveillantes observant et prenant des hommes. D’ailleurs, n’apprend-t-on pas que Mémé, au moment de quitter ce monde, a demandé à Tama de veiller sur Pépé ? Tama est un personnage haut en couleurs, comme son vieux maître. Tous les deux dialoguent inlassablement sur l’air du temps, le paysage, les petits riens du quotidien. C’est Tama qui indique le moment de mettre en place le poêle et les chaufferettes sous la table, lorsque l’hiver pointe son nez. Tama, le facétieux et goguenard chat qui ne s’en laisse pas compter tout en aimant, profondément, le vieux Daikichi.

Les personnages secondaires sont aussi attachants que nos deux héros, tout le monde veille sur tout le monde, sans en avoir l’air : ainsi le jeune facteur n’est-il jamais bien loin, prêt à intervenir.

« Le vieil homme et son chat » est le récit d’un Japon traditionnel, oublié par la modernité, est la description d’un art de vivre au rythme des saisons où la lenteur est un bienfait. L’atmosphère est celle que l’on retrouve dans les œuvres de Taniguchi ou celles de Miyazaki, empreinte de nostalgie, d’humour et de tendresse. D’ailleurs les aquarelles sont douces et magnifiques. En lisant ce manga, le temps s’arrête, on s’asseoit sur le porche d’une maison traditionnelle et on s’imprègne d’une vie paisible dans laquelle l’émotion sous-tend chaque petit rien.

« Le vieil homme et son chat » est un manga que les amoureux des chats adoreront, que les autres apprécieront également tant la poésie et l’émotion sont présentes, et ce avec délicatesse.

Les petits riens font toujours de très jolies histoires.

Traduit du japonais par Ryoko Sekiguchi et Wladimir Labaere

Adaptation graphique : Vincent Lefrançois

Quelques avis :

Babelio

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8 commentaires sur “Le vieil homme et son chat

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