« La submersion du Japon » est un roman de Science-Fiction publié en 1973, écrit par Sakyo Komatsu. J’avais regardé son adaptation série « Japan Sinks: People of Hope » sur Netflix l’an dernier, ce qui m’a donnée envie de découvrir le roman.
« Le premier grand cataclysme s’abattit sur la région d’Osaka à 5 heures 11, le 30 avril.
A 8 heures 03, la chaîne de montagnes Togakure explosa. Les regards du monde entier étaient fixés sur » la mort du dragon « . » Les premières lignes de la quatrième de couverture mettent tout de suite le lecteur dans l’ambiance.
Le Japon est situé sur une des failles importantes du globe terrestre, plusieurs plaques tectoniques sont présentes dans les fonds marins provoquant régulièrement séismes ou tsunamis. Un jour, c’est certain, le Japon sera submergé comme l’Atlandide. En attendant le « Big one », l’auteur imagine ce qui se passera le jour où l’engloutissement sera d’actualité et aura une date : organisation titanesque une fois le déni passé, arrachement d’un peuple à sa terre, à la terre de ses ancêtres, fin d’une civilisation, d’un art de vivre. L’impératif est de sauver le plus de Japonais possible, de leur permettre de renaître ailleurs, tels les réfigiés qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée. Quels pays accepteront de les recueillir, ceux dont le monde, le pays n’existera bientôt plus ? C’est l’histoire de « la mort du dragon » qui nous est contée par Sakyo Komatsu.
Les fractures de l’écorce terrestres se multiplient provoquant une série de séismes qui n’alarment pas tout de suite les autorités japonaises. Cependant, entre les glissements de terrain partout dans le pays, les relevés topologiques truffés d’erreurs et la disparition d’une île, un bathyscaphe est envoyé en mer pour étudier l’étendue du mal. Très vite les scientifiques comprennent que l’impensable est en train de se produire : la destruction du Japon. En premier lieu, il est impératif que le pouvoir politique reste maître de l’information avant que l’imminence du désastre ne soit connu du monde entier.
L’auteur montre l’implication des administrations politiques, économiques, scientifiques, industrielles, afin d’obtenir une échéance lisible afin d’organiser le sauvetage de la population. Les tractations entre les potentiels pays d’accueil et le Japon se mettent en place, la géopolitique s’en mêle : comment évacuer des millions de Japonais sans qu’il n’y ait effondrement des avoirs du pays ? Des œuvres d’art inestimables aux vies humaines en passant par les savoirs et compétences scientifiques, techonologiques du pays à sauver, le récit atteint rapidement une dimension dramaturgique. L’intensité émotionnelle atteint son comble lorsque le monde entier assiste, en direct, à « la mort du dragon ». C’est que le Japon est un personnage à part entière du roman, si ce n’est le personnage principal ce qui fait de lui une entité vivante tel un kami.
L’exode, en masse, d’un pays, d’une civilisation, devient celle que tout réfugié peut vivre aujourd’hui sauf que pour la plupart d’entre eux ils n’ont rien à donner en échange de leur accueil.
« La submersion du Japon » est un roman d’une intensité romanesque extraordinaire, il emporte le lecteur dans un maëlstrom d’imaginaire et de descriptions spectaculaires dont celle inoubliable et dramatique de l’explosion du Mont Fuji.
Traduit du japonais par M.et Mme Shibata Masumi
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