BD·Côté polar·LaBD de la semaine

Dans la tête de Sherlock Holmes

Sherlock s’ennuie-t-il ou la cocaïne produirait-elle de l’ennui ? Le célèbre détective ne s’intéresse pas à grand-chose et ce n’est pas l’affaire du gang des rouquins, relatée dans le Times, qui fera aiguiser tous ses sens au célèbre détective. C’est alors qu’on amène au 221B Baker Street, un homme hagard, dont la clavicule est cassée . Or le simple diagnostic de Watson se révèle être bien plus que cela. Des résidus d’une poudre blanche, un ticket de spectacle très particulier amènent Sherlock Holmes à déduire que le patient ne doit pas être le seul à être impliqué dans l’histoire.

Sherlock Holmes et le Dr Watson décident de mener l’enquête d’autant plus que le patient a parlé d’un spectacle, le soir du sept novembre 1890 sur Wentworth street. Le hic est qu’il ne se souvient de rien et encore moins des circonstances qui l’ont mis dans cet état.. L’indice du chausson féminin porté au pied droit par le Dr Fowler, sera-t-il suffisant ? Il est suffisant pour mettre en branle le cerveau de Holmes à une vitesse vertigineuse.

Une nouvelle enquête s’ouvre ainsi que la « mansarde » d’Holmes, métaphore du précieux, merveilleux et brillantissime intellect sous la plume de Cyril Liéron et grâce aux fabuleux dessins de Benoît Dahan. Tant le scénariste que le dessinateur nous régalent de l’immodestie, de l’arrogance, de la présomption de l’irrésistible Holmes. Ses fulgurances sont mises en images avec brio au point qu’on se retrouve, vraiment, dans la tête du plus célèbre des détectives.

Les auteurs mettent en scène un Holmes filiforme, tel que je me l’étais toujours imaginé, frénétique, toujours en mouvement (sauf quand il fume des pipes lors de ses moments consacrés à l’étude de l’enquête). Watson est à l’image du personnage imaginé : un homme débonnaire, en admiration devant l’extrême intelligence de son ami. Le caractère calme et pondéré de Watson est un élément rassurant au cœur de la frénésie d’Holmes. Holmes, qui sous une exubérance volubile, cache, dans sa tête, une organisation absolument incroyable. Un fil rouge relie les déductions du maestro détective, aidant le lecteur à suivre l’évolution de l’enquête, la récolte des indices, leur traitement en fonction des besoins du moment.

Le récit est riche en rebondissements, il se tient de bout en bout, servi admirablement par les dessins aux couleurs bleues ou sépia, parfaitement adaptées à l’ambiance de l’enquête et du monde de Sherlock Holmes. La richesse du scénario méritait bien deux tomes. Je les ai dévorés avec jubilation.

Je ne détaillerai pas plus l’enquête qui emmène les détectives comme les lecteurs dans le monde fascinant du spectacle asiatique, entre le mage inquiétant et ses tours de magie hallucinants puis les drogues au pouvoir de suggestion parfois mortifère, c’est l’histoire des deux guerres de l’opium menées en Chine par l’Empire britannique.

« Dans la tête de Sherlock Holmes » est un vibrant hommage aux œuvres de Conan Doyle dans le sens où les auteurs connaissent parfaitement leur sujet. Les deux tomes sont de vrais bijoux à savourer sans modération.

En un mot comme en mille, ma lecture fut des plus jubilatoires,

Quelques avis :

Babelio

Lu dans le cadre de:

Le récapitulatif des participants à la BD de la semaine est chez Noukette.

17 commentaires sur “Dans la tête de Sherlock Holmes

Laisser un commentaire